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Corps Accordéon

Interprété par LIO

 

Dès que le cœur me préoccupe,

Quand j’ai la tête au Panthéon,

Il me déplisse un peu sa jupe,

L’accordéon.

 

Si je lui roule encor des hanches

Sur une scène, un odéon,

Jaloux, il me joue de ses anches,

L’accordéon.

 

Prend ses grands airs sur une toile,

Fait son ciné sous les néons ;

Je veux danser jusqu’aux étoiles

Un corps à corps avec l’accordéon.

 

Fermez vos clapets, vos babines :

Concertina, bandonéon !

J’ai le béguin pour sa trombine

D’accordéon..

 

Lui me promet des nuits de nacre,

Une fanfare, un orphéon,

Des sons perçants de rance et d’âcre,

L’accordéon..

 

Prend ses grands airs sur une toile,

Fait son ciné sous les néons ;

Je veux danser jusqu’aux étoiles :

Un corps à corps avec l’accordéon.

.

 

Jean Duino © Editions de Jaspar – BeDooWap

 

 

 

René, ma vie, mon sang

 Dit par Yvette

 

René, la vie sans toi n’est qu’un souffle de vie

La musique sans toi, est-ce encor’ la musique ?

Dans mon cœur orphelin, un rêve inassouvi

Te fait me revenir en couplets nostalgiques

 

De tant de souvenirs que mon cœur emmitoufle

Tu resteras ma joie, mon amour, mon mari

De mon premier soleil jusqu’à mon dernier souffle

René, tu resteras le bonheur de ma vie

 

Le soir où ton regard a croisé mon chemin

J’ai senti sous mes pieds se dérober la terre

Qu’aurais-je été sans toi qui m’as pris’ par la main

Pour unir à jamais nos vies si singulières

 

Et je revois Papa, dans l’hôtel de Toulouse

Quand, pour te présenter, j’avais dû lui mentir

Mon cœur adolescent s’affolait sous ma blouse,

Mais mentir par amour, est-ce vraiment mentir ?

 

Et puis ce fut Paris et nos premiers contrats

Nos premiers cabarets dans la nuit de Pigalle

Imposant, malgré tout, mes morceaux d’opéra

Pour tracer mon chemin vers la Coupe Mondiale

 

Je nous revois, René, sillonnant notre France,

Roulant de bal en bal jusqu’à l’épuisement

Sans jamais s’arrêter, avec pour récompense

Le doux crépitement des applaudissements

 

Nos milliers de galas, nos onze Tours de France

Et l’auto qui fendait la ferveur du public

Nos fous rires amoureux, nos amis, nos vacances

Qui provoquaient nos joies sur un simple déclic

 

Je n’oublierai jamais la maison de Nogent

Que tu as voulue pour moi comme un nid de douceur

Toute parée de fleurs et d’arbres de cent ans

Ell’ restera pour moi la maison du bonheur

 

Lorsque la maladie voulut nous séparer

J’aurais donné pour toi tout le sang de mes veines

Et tout abandonné pour ne pas te quitter

J’aurais laissé ma vie pour partager la tienne

 

Et comment oublier, quand tu rendis les armes,

Que j’ai joué pour toi pour la dernière fois

Sur mon accordéon qui partageait mes larmes

L’air que tu aimais tant, « le berger d’autrefois »

 

Tu n’avais qu’un seul but, que ma vie soit sereine

Que je n’aie pas d’ennuis était ton seul souci

Pour m’avoir tant donné, pour nos joies, pour nos peines

Face à l’éternité, mon cœur te dit merci

 

Jean Pierre Brun  ©Editions de Jaspar/BeDooWap